La classe flexible est un concept d’origine nord-américaine popularisé par les ouvrages de Debbie Diller (enseignante et conseillère pédagogique). Elle a largement influencé les expérimentations en France, en Belgique et en Suisse.
La classe flexible est une classe en îlots qui donne aux élèves la possibilité de postures physiques différentes selon l’assise choisie, la tâche réalisée ou leur besoin.
Une classe flexible est constituée de deux composantes indissociables : un enseignement flexible et un environnement flexible.
- L’enseignement flexible implique un changement de posture de la part de l’enseignant-e-s avec une approche plus individualisée et respectueuse des besoins de l’élève et de son rythme d’apprentissage. En ce sens, la classe flexible est cohérente avec les pédagogies Montessori et Freinet (voir les articles sur ces pédagogies) et une pédagogie des intelligences multiples (Howard Gardner). Elle est aussi en phase avec l’approche Feuerstein sur le développement de la flexibilité en tant que compétence cognitive (voir le post sur l’article Feuerstein).
- L’environnement flexible est un espace dont le mobilier, les zones et les règles sont pensées pour offrir une grande liberté de mouvements et de bien-être.
L’ensemble permet la mise en place d’une pédagogie collaborative, voire coopérative, tout en assurant la différenciation des apprentissages. La classe flexible permet d’atteindre un certain équilibre entre une approche individuelle et une approche collective. Elle nécessite davantage d’ordre et d’organisation qu’une classe “classique”, et aussi de l’harmonie (esthétisme, sobriété, couleurs adéquates…).
Concrètement, la classe est construite à partir d’espaces thématiques sous la forme de meubles, tables, assises variées (chaises, poufs, tabouret culbuto, ballon ABS…) et matériel d’apprentissage. : les mathématiques, le langage, les arts, la culture, les sciences, une zone de regroupement, un espace de travail guidé, une bibliothèque, une zone de repos, etc. On y trouve dans le modèle « classique » l’ensemble des matières enseignées.
La classe flexible n’est pas seulement l’utilisation de l’espace “classe”. Elle intègre l’utilisation d‘espaces extérieurs à la classe au sein de l’école : un espace « nature/environnement », un Fab-Lab, (activités manuelles et créatives), un espace destiné au développement du potentiel humain (mindfullness, communication non violente, yoga…), un espace scientifique, un espace sensori-moteur, un espace neuro-éducatif (pour le développement des fonctions cognitives) sans oublier les enseignant-e-s avec un Creative-Lab. L’efim envisage la mise en œuvre de ces espaces complémentaires, car ils contribuent au développement global de l’enfant.
Chaque jour, les élèves sont amenés, par l’intermédiaire de leur plan de travail, à investir un ou plusieurs espaces pour y réaliser des apprentissages.
II existe 3 modèles de classe flexible :
- le modèle Montessori qui a lui-même inspiré Debbie Miller
- le modèle des centres d’autonomie de Debbie Miller
- le modèle des ateliers individualisés de manipulations (AIM)
Selon le modèle, plusieurs paramètres varient :
- Le choix imposé ou libre d’une matière et/ou d’une activité : plus ou moins d’autonomie
- Un guidage plus ou moins important à travers des plans de travail allant du directif au semi-directif avec une planification journalière à une organisation hebdomadaire.
La classe flexible permet de travailler en double classe. Les enseignant-e-s peuvent apporter un soutien aux élèves les plus en difficultés tout en assurant un suivi individualisé à tous les élèves. Ils peuvent se répartir selon les besoins, varier et adapter en continu leurs interventions. Elle permet également de travailler en mode projet. Elle nécessite aussi de la part des enseignant-e-s qu’ils mettent en place un enseignement explicite (Steve Bissonnette).
Les élèves développent des compétences transdisciplinaires fondamentales : l’autonomie, la prise d’initiative et la responsabilisation. Egalement l’esprit de synthèse, la créativité, le sens de l’éthique, le respect et la discipline (Howard Gardner, Les cinq formes d’intelligences pour affronter l’avenir, Odile Jacob, 2009).
Il s’agit donc d’offrir un environnement suffisamment cadré et sécurisant, mais également suffisamment libre afin d’être propice à la prise d’initiative et à l’épanouissement de l’élève.
Nous envisageons ce type d’organisation pédagogique au sein de l’efim car il est cohérent avec l’ensemble des approches que nous mettrons en oeuvre.